Rezension über:

Ludwig Meier: Die Finanzierung öffentlicher Bauten in der hellenistischen Polis (= Die hellenistische Polis als Lebensform; Bd. 3), Berlin: Verlag Antike 2012, 480 S., ISBN 978-3-938032-49-7, EUR 79,90
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Rezension von:
Léopold Migeotte
Département d'Histoire, Université Laval, Québec
Redaktionelle Betreuung:
Matthias Haake
Empfohlene Zitierweise:
Léopold Migeotte: Rezension von: Ludwig Meier: Die Finanzierung öffentlicher Bauten in der hellenistischen Polis, Berlin: Verlag Antike 2012, in: sehepunkte 12 (2012), Nr. 7/8 [15.07.2012], URL: https://www.sehepunkte.de
/2012/07/20930.html


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Ludwig Meier: Die Finanzierung öffentlicher Bauten in der hellenistischen Polis

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Ce livre est issu d'une thèse soutenue à Munich en 2010/11 et l'on doit se réjouir de sa publication rapide. En effet, même s'il a des défauts, son argumentation est approfondie, bien ordonnée, solide dans l'ensemble et fondée sur une bonne connaissance des témoignages anciens et de la bibliographie moderne. Il est divisé en deux parties. La seconde, qui est la plus longue (181-425), offre un choix de 70 témoignages épigraphiques, notamment un grand nombre de décrets (ou d'extraits de décrets), classés dans un ordre géographique (de l'Attique à l'Asie Mineure), traduits et commentés. L'auteur n'y donne pas d'éditions nouvelles, mais il offre un outil de travail très précieux au lecteur, qui a sous la main la plupart des sources auxquelles se réfère la première partie (15-179). Celle-ci contient d'autres témoignages, mais elle est essentiellement consacrée à l'étude du sujet.

Après une présentation de celui-ci (17-27), l'auteur s'arrête d'abord à un cas particulier en remontant jusqu'au programme de constructions d'Athènes à l'époque de Lycurgue. À vrai dire, ce hors-d'œuvre assez long (28-62) n'apporte pas grand-chose à l'analyse, car l'auteur ne peut pas faire mieux que de rappeler des informations bien connues: le grand nombre d'édifices et de monuments publics et sacrés qui ont alors été construits, rénovés ou achevés et quelques-uns des moyens utilisés par la cité pour les financer (fonds publics, souscriptions, emprunt, aide privée). Les autres chapitres sont consacrés, non aux coûts des constructions, qui ont laissé trop peu de traces, mais aux différentes sources de leur financement, dont l'auteur présente une typologie en trois volets.

Le premier volet (63-101) regroupe les moyens qu'il considère comme proprement publics: taxes (Steuern), droits (Gebühren), revenus des fondations et des locations, impositions exceptionnelles (eisphorai), souscriptions (épidoseis), offrandes et consécrations des magistrats, redevances cultuelles, produit des ventes de prêtrises et de terres publiques, réutilisation de matériaux usagés, amendes. Vient ensuite, en complément logique, un chapitre consacré à l'administration financière (102-117), dans lequel l'auteur distingue entre les fonds ponctuels et ceux qui étaient réservés, en permanence ou pour quelque temps, à des constructions définies, par exemple les teichopoïka assignés à l'édification, à la rénovation et à l'entretien des murailles.

Le deuxième volet du financement (118-140) comprend à la fois les emprunts publics (à des cités étrangères, à des magistrats et à des particuliers) et les dépenses des magistrats (dont les exemples sont rares).

Le troisième (141-165) réunit les autres moyens, plutôt disparates: d'une part les dons des rois, des magistrats, des prêtres et des particuliers, d'autre part les obligations imposées aux locataires par des baux (par exemple pour l'entretien ou l'aménagement de terrains et d'édifices, dont les exemples sont également rares) et la "privatisation" d'un sanctuaire (dont on a un seul témoignage, venant de Gytheion). Cette typologie n'est évidemment pas parfaite et certains regroupements sont discutables, mais elle met bien en lumière la grande diversité des moyens utilisés par les cités et ordonne une matière très disparate dont le classement présente des difficultés quasi insurmontables. L'exposé contient aussi plusieurs considérations générales, par exemple sur la définition de la taxe, du droit, du fonds ou de la planification des dépenses publiques (diataxis), qui paraîtront superflues au lecteur averti. Mais le soin avec lequel les discussions sont menées doit être salué.

Dans un chapitre de synthèse (166-179), l'auteur revient sur l'ensemble de la documentation pour constater à la fois ses lacunes et son déséquilibre: les décrets honorifiques abondent, mettant en relief les actes d'évergétisme et les fondations, alors que les témoignages directs du financement sont presque absents. Il observe avec raison que les cités ont souvent combiné divers moyens et fréquemment recouru aux fonds publics et sacrés, ainsi qu'aux générosités royales et privées. Mais il a tendance à mettre tous les moyens en concurrence et ne dégage pas suffisamment, à mon avis, leur hiérarchie. Par exemple, il ne souligne pas clairement le rôle plutôt effacé de l'emprunt, qui n'apparaît qu'exceptionnellement, de la souscription publique, qui ne procurait habituellement que des fonds complémentaires et souvent modiques, et de divers autres moyens dont on a peu d'exemples dans ce domaine, comme les eisphorai, les redevances cultuelles, les ventes publiques ou les obligations imposées à des locataires.

Il est vrai que le recours aux fonds publics et sacrés a lui-même laissé peu de traces, mais il était tellement banal et routinier qu'il était simplement passé sous silence par les nombreuses inscriptions dont l'objet était de mettre en lumière les générosités exceptionnelles. Or, de ce point de vue, l'auteur aurait pu tirer meilleur parti de la documentation délienne. En effet, durant l'Indépendance, c'est la caisse d'Apollon qui a régulièrement financé plusieurs chantiers de construction et de nombreux travaux de restauration. Mieux encore: les hiéropes ont géré leurs dépenses de façon prudente, de manière à toujours les subordonner aux revenus disponibles, quitte à étaler certains travaux sur de longues périodes ou à les interrompre au besoin. Toujours à Délos, les dons individuels et les souscriptions n'ont commencé à jouer un rôle significatif que dans la seconde moitié du IIe siècle, durant l'occupation athénienne. De même, s'il était remonté au programme de Périclès plutôt qu'à celui de Lycurgue, l'auteur aurait pu constater, grâce aux comptes de la reconstruction de l'acropole qui nous sont parvenus, que les réserves monétaires d'Athéna ont procuré l'essentiel du financement.

Les conclusions du livre auraient donc pu être plus riches et plus nuancées. Mais les grandes qualités des analyses et du recueil des textes sont indéniables. Ajoutons la présence de plusieurs index très utiles.

Léopold Migeotte